Ce
20 novembre 2006, en empruntant la rue Cauzit, petite
ruelle perpendiculaire à la rue de l'Argenterie,
Pour expliquer sa peinture et pour se positionner dans le monde fermé de cet art, le mieux est encore de laisser s'exprimer Jean Hillaireau dit Jean Hil : « Je suis né le 12 décembre 1943 à Paris et j’ai été reçu au concours d’entrée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1962. Je suis licencié es lettres de Paris 3 en 1973. »
Bien, mais qu’en est-il de votre œuvre, de vos espoirs, enfin comment vous positionnez-vous ? « J’entre donc aux Beaux-Arts de Paris en 1962, en pleine offensive artistique américaine. La peinture abstraite vivait ses derniers moments de gloire et les jeunes peintres cherchaient d’autres moyens d’expression, plastiques et philosophiques plus proches de la société. Après mai 68, l’idée d’une « Figuration critique » prit forme et j’étais dans cette mouvance. Ma démarche actuelle est un travail sur la mémoire longue, la protohistoire. Je tente de réactualiser de très anciennes images, les statues menhirs et les gravures rupestres témoins de notre passé néolithique, méditerranéen ou autre. Ceci me permet de donner une nouvelle vie à ces formes premières avec les moyens de la peinture contemporaine. »
Vous avez donc une longue carrière d’artiste peintre. Pouvez-vous en quelques mots nous la décrire. En quelque sorte, quel est votre curriculum vitae ? « Après 3 ans à l'Ecole Supérieure des beaux-arts de Paris, je commençais à m'exprimer en tant que peintre. Nous étions alors influencés par les vedettes de l'époque : De Stael, Foutrier, Tal coat, Mathieu etc... L'école de Nice et la pop'art émergeaient doucement.
En 1965, je fais, entre autres, mon interprétation du marché de Mea sheharim, à Jérusalem, un de mes premiers voyages hors d'Europe. À l'instigation de Tania Moureau et de Mike Mergui, je me lance dans des expériences « pop » comme la coupe du cyclotron au son de Jimmi Hendrix et des Stones. Je découvre l’aérographe et me lance dans une série de « projections » qui, en Mai 68, trouvent une application dans une affiche bien connue dont le texte est de Victor Hugo. Gérard Fromanger me présente son marchand Michel Rachline et je vends un peu, mais les accords de Grenelle éloignent le marchand et sa clientèle...
Tous les ans, j’expose à Paris au « Coin de verre » et chez « l’Ami Pierre », qui sont des bistrots à vins situés dans des quartiers branchés dont les expositions sont appréciées. J’ai travaillé comme infographiste à Créalude à Paris dans les jeux et j’ai effectué de nombreux aller-retour Paris-Montpellier dans les années 87-90. Mais c’est en 2000 que je m’installe définitivement à Montpellier où j’ouvre « l'Atelier Hil », un atelier d’arts plastiques, au 4 rue Bornier. J’ai fait quelques expositions à l’Hôtel Altea, au Petit Jardin, aux domaine des Brousses, au salon Bleu Thé, à la Galerie du Haut Palmier ainsi qu’à la maison d’Antigone. Comme vous le voyez, j’expose beaucoup à Montpellier mais aussi à Paris au « Marais Noir », aux « Terrasses de Gutemberg », au Salon de Figuration critique ainsi qu’à l’étranger, en Italie à Arezzo pour un hommage à Man Ray. À New York, à Budapest, en Allemagne, à Ibiza en Espagne à la Galerie Santa Eulalia...
Et me voici exposant à la Galerie Saint Ravy. »
Un palmarès impressionnant...
La galerie Saint Ravy ouvre ses portes sur la place du même nom. Jean Hil nous reçoit cordialement, expliquant pour chacune de ses oeuvres le cheminement intellectuel et artistique parcouru. À droite la salle des "martiens".
Pour ne pas être en reste, nous ferons référence à la lettre que Paul Gauguin adressa en 1892 à Georges-Daniel de Monfreid : « Si une ombre apparaît bleue, ne craignons pas de la peindre aussi bleue que possible, du plus beau bleu de notre palette. Mais si elle a la couleur de l'encre, façonnons-la du plus beau noir, d'un noir de jais. Les couleurs doivent être franches, ainsi seront francs les contrastes de l'œuvre. Tout dessin ou peinture est l'équivalent passionné d'une sensation reçue. Il faut cette force des contrastes pour la faire partager. L'impression décisive que nous laisse une gouache, une aquarelle, un pastel, une huile sur toile est aujourd'hui le résultat d'une image unique. On peut deviner qu'un jour seront transposées sur le simple papier, par la touche de l'artiste, des centaines d'images où graphisme et couleurs chanteront bien des aventures. »
Mélange de rêve, d'exotisme parisien et de scènes qui arrivent de la nuit des temps par la magie de la peinture.
Scènes népalaises.
Mai 68. La révolte des étudiants entraîne celle des travailleurs. Le pouvoir en place fait allusion à une possible intervention de l'Armée Rouge.
Cubisme, dérive fractale ou pliages ? Les trois sans doute.
La grande salle "protohistorique". Altamira à Montpellier ?
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