Balade dans Montpellier...

Une cité entre tradition et modernité

 

 

 

 

page 1 : 3 février 2007

 

 

  

Samedi 3 février, 10 heures 20. L'entrée du musée est encore fermée. L'estrade où interviendront les officiels est déjà prête. "La Portée" créée par Daniel Buren, artiste international qui façonne l'espace public, décore l'allée menant à l'entrée du musée.

 

 

 

La porte s'ouvre enfin et je pénètre à l'intérieur du musée avec quelques autres personnes. Il n'y a pas grand monde à part quelques invités badgés et les hôtesses souriantes qui nous donnent un petit livret "Repérages" qui permet à tout un chacun de se diriger sans (trop) de difficultés dans ce vaste bâtiment inconnu de la plupart d'entre-nous.

 

Sur le mur qui nous fait face se détache en lettre blanches sur fond rouge : "Entrez dans le nouveau musée Fabre, un des plus beaux musées d'Europe".

Le ton est donné.

 

Le sol du hall d'accueil est décoré "d'une sorte de petite architecture qui donne aux visiteurs l'impression d'être dans un musée sans vraiment y être. Une structure en deux ou trois dimensions qui joue avec le décoratif que j'ai appelé la Portée. La Portée est une succession de losanges, de carrés et de cercles qui débute à l'extérieur du musée, arrive jusqu'à sa porte est entre dans le hall, passant d'un plan horizontal à un plan vertical" déclare volontiers Daniel Buren dans "Harmonie" le magazine d'information de Montpellier Agglomération de février 2007.

La Portée décore ainsi les sols et les murs de ses striures blanches.

 

Le buffet encore vide. À gauche de la photographie ci-contre, différents modules dont la partie projections d'images assistées par ordinateur.

 

 

  

On s'active à garnir le buffet de bouquets de fleurs...

 

 ...et de vins qui seront bien frappés à l'arrivée des officiels.

 

  

En entrant, à gauche, un couloir mène à la librairie Sauramps qui affiche sur son présentoir "Le magazine gratuit Polimômes, le mensuel de la librairie Sauramps Polimômes pour les juniors et leurs parents". Le numéro 24 de février 2007 est intitulé "Les mystérieux visiteurs du musée Fabre" et proclame dans son "Editô : Parce que les mots et les images sont indissociables, parce que le peintre et l'écrivain sont un même virtuose, la librairie Sauramps et le musée Fabre s'unissent pour perpétuer le lien entre la littérature et la peinture, au bénéfice de la culture".

 

  

Dans le hall, à gauche, les vestiaires aux casiers numérotés et fermés à clef.

 

  

Un peu plus en avant dans le hall, toujours à gauche, après la grandes allée menant aux divers espaces artistiques, le local technique...

 

 ... pas mal embarrassé où règne le plus incroyable fouillis de câbles et de fils électriques. Tout à côté un débarras rempli de caisses, de cartons, d'escabeaux et de tables.

 

Depuis son ordinateur, le technicien projette...

 

  

... des images sur le mur du hall. Ci-dessus, la mire de Microsoft, bien connue des utilisateurs de Windows, et à droite la rencontre de Gustave Courbet et d'Alfred Bruyas.

 

  

L'une des salles offrant aux visiteurs des postes multimédia qui les initieront aux divers courants artistiques que recèle le musée Fabre.

 

L'atrium Richier menant aux nombreuses salles disposées sur trois niveaux.

Une curieuse sculpture pour seul décor.

 

Dans la cour, une tente est dressée temporairement qui servira de restaurant aux officiels.

 

 

 

 

 

 

Retour dans les galeries où se trouve...

 

  

... au pied d'un escalier, un grand tableau : Mireille donnant l'aumône à la sortie de Sainte Trophine
de Pierre-Auguste Cot, 1897.

 

  

À droite un escalier monumental avec rampe métallique richement décorée. Entre mur et escalier, une belle sculpture mordorée, Circé d'Eugène Delaplanche, 1885. Circé est la célèbre magicienne qui habitait l'île mythique d'Aea. Elle métamorphosa en porcs les compagnons d'Ulysse. Homère, dans l'Odyssée, raconte l'aventure par la bouche d'Ulysse : « Circé me prépara un mélange dans une coupe d'or, m'invitant à boire, et y jeta une drogue, méditant en elle-même mon malheur... Moi je tirai du long de ma cuisse mon épée aiguë et m'élançai sur Circé, comme ayant envie de la tuer. Elle pousse un grand cri, se jette à mes genoux, les prend, et, gémissante, m'adresse ces paroles ailées : "... Tu es donc Ulysse aux mille expédients, dont Argiphonte à la baguette d'or me prédisait toujours l'arrivée. Allons, remets ton épée au fourreau et allons dans mon lit afin de nous unir d'amour"... Moi, je lui répliquai : "Circé, comment peux-tu m'engager à être aimable avec toi qui m'as changé dans ton manoir mes compagnons en porcs, et qui, me tenant ici, médites un dessein perfide en m'invitant à entrer dans ta chambre, à monter dans ta couche... Je ne saurais consentir si tu n'acceptes, déesse, de t'engager par un grand serment à ne point me tendre un nouveau piège"... Quand elle eut juré et achevé son serment, alors je montai sur le lit splendide de Circé. »

 

 

 

 

 

  

À gauche, Jacques Coeur, argentier du roi Charles VII. À droite, un bronze de Germaine Richier :
la chauve-souris, 1946.

 

La galerie des colonnes. Accrochées aux murs des œuvres de peintres français des 17 et 18ème siècles.

 

        

Les volumes modernes d'un escalier menant au deuxième étage où l'on fait la rencontre de l'américain Joan Mitchell avec son tableau "Salut Sally"...

 

 

... et des français Simon Hantaï avec "Blanc" parsemé de feuilles multicolores et Jean Degottex qui, en une courbe gracieuse, qualifie sa peinture de "désincarnée".

 

Gustave Courbet se baptisait "réaliste et ne reconnaissant pour maître que la seule nature". Il se représente lui-même, arrivant par la diligence qui poursuit son chemin, marchant dans la campagne, son sac à dos contenant ses ustensiles de peinture. Il rencontre son mécène et ami Alfred Bruyas qui le salue chapeau bas à la main malgré l’accoutrement de Courbet, en bras de chemise, qui s’apparente plutôt à celui d'un vagabond. L'artiste intitule ce tableau : "Bonjour, Monsieur Courbet". Il n'y a dans cette œuvre aucune trace de recherche académique qui devait certainement choquer le public de l'époque. Il bravait ainsi les conventions bourgeoises et proclamait sa sincérité artistique, refusant les effets faciles pour suivre ce que sa conscience lui dictait, encourageant ainsi beaucoup d'artistes à suivre son propre exemple.

 

François-Xavier Fabre. Autoportrait de 1835.

De famille modeste, il suit les cours des Beaux-Arts de Montpellier et devient portraitiste et collectionneur. Il fait don de ses collections à Montpellier à charge pour la ville de construire un musée. Le musée est inauguré en 1828 et Fabre l'occupera jusqu'à sa mort en 1837.

À droite, "Une suppliante" d'Eugène-Antoine Aizelin, 1867.

 

Le nouvel espace Soulages. Deux peintures de grande taille. Celle de gauche fait 3,24 mètres de hauteur et celle de droite, de même hauteur, fait 3,62 mètres de longueur. La salle est éclairée latéralement par un mur de verre dépoli.

Huile de Frédéric Bazille : Vue de village, 1868. À droite, le détail du visage et en-dessous le tableau dans son cadre doré.

 

 

 

Voilà, la visite est terminée. On nous mène devant l'entrée fermée du musée dans l'attente des officiels qui ne vont pas trop tarder maintenant.

 

Une foule immense assiste à l'inauguration.

 

  

Parmi les visiteurs, deux autorités militaires invités par la municipalité, le général Jacobs chef de l'EAI de Montpellier et le commandant chargé des œuvres artistiques de l'armée. Ils se sont prêtés avec une grande simplicité à la traditionnelle séance de photographies.

 

 Les officiels sont là. Ci-dessus Messieurs le Préfet de Région Michel Thénault et Georges Frêche Président de Montpellier Agglomération et de la Région Languedoc-Roussillon.

 

À droite, Monsieur André Vezhinet Président du Conseil Général.

   

Les officiels se sont installés sur l'estrade aménagée spécialement pour eux. De gauche à droite : Mesdames Marie-Christine Chaze Vice-présidente de Montpellier Agglomération, déléguée à la Culture et aux enseignements artistiques et Hélène Mandroux Maire de Montpellier. Viennent ensuite Messieurs Georges Frêche et le Préfet de Région et, tout à fait à droite, Monsieur Pierre Soulages qui a fait don de vingt de ses tableaux au musée Fabre et mis onze autres en dépôt.

 

  

Monsieur Michel Hilaire, Directeur du musée et Conservateur en chef du patrimoine félicite les acteurs du renouveau du musée Fabre et notamment les architectes Lajus, Pueyo Brochet et Nebout. Ces deux derniers prennent tour à tour la parole pour souligner les différentes phases de la rénovation du musée.

 

  

Madame Mandroux, Maire de Montpellier, cite Stendhal : "On ne peut aller à Montpellier sans visiter le musée Fabre sur l'Esplanade".

 

  

Monsieur Frêche entame ensuite un long discours où se mêle politique régionale et remerciements aux divers acteurs du renouveau du musée. Un effort financier de la part de l'Agglomération de plus de 44 millions d'euros, d'environ 3 millions du Conseil Régional et de 15,5 millions de la part de l'Etat ont permis aux Montpelliérains d'avoir un musée de 9200 mètres-carrés et quelques 800 œuvres. Il rend hommage à Monsieur Pierre Soulages pour son don évalué à 8 milliards "pour parler en centimes de francs" lance l'orateur qui offre au généreux donateur un recueil présentant ses peintures.

 

  

Georges Frêche pousuit son plaidoyer pour le musée que Madame le Maire écoute avec une attention soutenue : « Après quatre années de travaux, le musée Fabre rouvre enfin ses portes : héritage du riche passé de Montpellier et témoignage de la générosité de ses illustres donateurs (Fabre, Valedau, Bruyas...), cette institution entre dans le XXIe siècle dotée d’un bâtiment rénové offrant au public tous les équipements et services qu’on est en droit d’attendre d’un musée moderne.

Les architectes bordelais Lajus, Pueyo, Brochet et le Montpelliérain Nebout, choisis pour mener à bien ce qui a constitué l'un des plus grands chantiers muséaux de France, ont fait le pari d’un projet résolvant les multiples difficultés techniques dans un total respect du site. Cette rénovation a permis de repenser ce bâtiment complexe, pétri d’histoire, et de valoriser un patrimoine d’exception enfin restitué dans toute sa cohérence et sa diversité. De cette transformation, un musée d’un nouveau type est né, ouvert sur l’accueil des publics, convivial, et doté de toutes les nouvelles technologies. Le musée Fabre constitue aujourd’hui un véritable lieu de vie et d’accès à la culture où le public peut redécouvrir l’importante collection de peintures, sculptures, objets d’art décoratif et dessins dans toute sa splendeur. Il a aussi été conçu comme un équipement exemplaire quant aux critères de conservation et de présentation des chefs-d’œuvre légués par les générations passées.

 

Le musée Fabre, dont la surface d’exposition a été plus que doublée et portée à 9200 mètres carrés, a également retrouvé une unité et une meilleure logique de parcours, à travers un cheminement que le visiteur peut parcourir à son rythme, émaillé d’espaces de repos et de documentation où l’on trouve des écrans multimédias, des fiches, des plaquettes et des guides plus ou moins spécialisés selon la demande.

 

Autre fait remarquable, l’édification d’un pavillon neuf a permis de créer une ouverture sur l’art contemporain, notamment à l’occasion de la donation exceptionnelle de vingt toiles consentie par Pierre Soulages, faisant de notre musée le lieu où l'œuvre peint de cet artiste d’exception sera le plus visible et le mieux représenté.

 

La rénovation totale du musée Fabre a représenté un investissement de 62,7 millions d’euros et elle a permis à ses chefs-d’œuvre de regagner le rang qu’ils méritent, celui d’une des toutes premières collections des beaux-arts en France et en Europe, confortant ainsi la place de Montpellier Agglomération comme cité culturelle européenne. »

 

  

L'intervention du représentant de l'Etat, le Préfet de Région Michel Thénault met en exergue l'effort financier de l'Etat pour la réalisation du projet.

 

  

Monsieur Soulages est applaudi lorsqu'il prend la parole et Georges Frêche, très ému, lui donne l'accolade.

 

Tous les officiels ayant pris la parole, Georges Frêche demande de découvrir la plaque scellée au mur du musée. C'est Madame Mandroux qui dévoile la plaque et entre ensuite dans le musée suivie des invités.

Je n'étais malheureusement pas de ceux-là et j'en ai profité pour...

 

... prendre un verre dans la tente se trouvant sur l'Esplanade, juste en face du musée.

 

  

D'ailleurs la foule des exclus s'y pressait.

 

  

Je n'avais plus qu'à repartir, un peu désappointé.

 

 

Il était 13 heures 15 à l'horloge du théâtre...

 

    

 ... et l'acrobate, jongleur de massues enflammées faisait son numéro, fêtant à sa manière l'entrée du musée Fabre sur la scène montpelliéraine !

 

Le lendemain, 4 février, ouverture du musée Fabre au public...

 

    

 ... et la foule au nombre de 6000 personnes se presse devant le musée. Pendant ce temps, en face...

 

    

 ... sur l'Esplanade, Moussa le Touareg a planté sa tente et pose pour moi avec son dromadaire !

 

 

La caravane du cœur de Moussa entame une odyssée de 6800 km à travers la France, l'Espagne, le Maroc, la Mauritanie et le Mali pour aider les populations touarègues du nord de ce pays. Elle se prépare à regagner Taboye un village situé à 300 km de Tombouctou.

Moussa projette de créer une école des sables à Taboye et un centre d'apprentissage à Bourem où les élèves étudieront l'informatique et les langues.

 

La caravane du cœur mérite bien son nom !

 

 

 

L'exposition Franco-américaine

 sur l'impressionnisme

Juin-septembre 2007, en page 2

 

 

 

 

 

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