Entre phalangine et phalangette

 

  

Mémoires d'Eckmühl, page 1...

 

 

 

 Les arènes d'Eckmühl à Oran en 1960

 

Le dernier combat de boxe d’Al Francis.

Oran, arènes d’Eckmühl.
Dimanche 2 août 1936...

 

Les arènes d'Eckmühl sont bondées. Malgré la chaleur de ce mois d'août, ils sont tous venus voir combattre leur champion, Al Francis, que ses amis les plus proches appellent « le pilon » parce qu'il frappe aussi fort sur le ring que le marteau-pilon de sa forge.

 

Le gong résonne. Huitième et dernière reprise. Le silence s'établit suivi aussitôt d'une grande clameur qui accueille les deux adversaires lorsqu'ils jaillissent des coins du ring. Ils s'observent tout en  tournant l'un autour de l’autre dans une sorte de danse rapide qui doit aboutir à la parade finale. Celle du vainqueur. Sur la pointe des pieds, les deux protagonistes échangent des « une-deux », crochets droits suivis de crochets gauches plus secs et plus appliqués, qui ont pour but d'user l'adversaire.

Une garde qui se baisse, un corps à corps violent, la physionomie du combat, jusqu'alors assez égale, change en faveur du challenger.

L’arbitre en criant « Break !  Break ! », sépare les deux boxeurs qui s'accrochaient.

 

Ils se défient de nouveau du regard, se jaugent, et toujours cette danse pour trouver la faille qui assurera la victoire. Touché d’un uppercut au menton, le vétéran chancelle (*). Sa tête bascule en arrière. Il crache son protège-dents. Ses jambes fléchissent. Ses bras se font lourds. Ses muscles durs comme le fer qu’il chauffe et martèle dans sa forge de la Marine ne peuvent plus soulever les gants qui lui paraissent maintenant de plomb.

 

Lui, le forgeron fier de son expérience, sûr de sa force et de son endurance, sent qu’il ne pourra tenir encore longtemps face à ce diable insaisissable que les organisateurs du combat lui ont donné comme adversaire. Il titube. La foule qui hurlait l’instant précédent retient son souffle. Al Francis va-t-il tomber ?

Plein de hargne combative, le jeune boxeur s'approche une fois de plus, une fois de trop. La tornade se déchaîne. Un swing abat le vieux chêne qui plie les genoux devant son vainqueur.

 

 L’arbitre sépare les combattants d’un geste large des bras. Légèrement penché sur l’homme abattu, il ponctue de la main, dans un mouvement saccadé, les secondes qui s'écoulent : « Une... deux... trois...». Le vieil athlète récupère lentement. « Quatre... cinq... six... ». Il faut profiter de ce répit mais les secondes s'égrènent rapidement : « Sept... huit... neuf... ».

L’œil fermé, la face tuméfiée, l’arcade sourcilière ouverte, il tente encore de faire face. S’appuyant sur ses gants, dans un dernier effort, il se relève et se tient debout. Vacillant mais debout, contre les cordes qui le soutiennent.

 

Il n’entend plus les clameurs de la foule qui trépigne en scandant le nom du nouveau héros : « Cerdan ! Cerdan ! Cerdan ! ».

Il pense à sa femme qui déteste ce sport et qui n’a pas voulu assister à ce dernier combat. Ce dernier combat ! Il n'avait pas pu refuser de remplacer au pied levé, sans entraînement sérieux, Kid Marcel son ami du boxing.

Parfois, l'amitié a de dures et imprévisibles conséquences. Il revoit comme dans un mauvais rêve les quelques heures de préparation précédant le match pendant lesquelles il avait dû perdre du poids (il était poids moyen) pour entrer dans la catégorie des poids welter, celle de son jeune adversaire. L'ascension de Santa Cruz, tout en sautant à la corde, avait réglé le problème et effacé le kilo superflu.

Mais la fatigue se fait sentir maintenant. Haletant, titubant, les bras ballants, il attend l’assaut final.

Celui qui l’expédiera au tapis pour le compte.

 

Le gong résonne, le huitième round s’achève. Il pousse un soupir et se dit qu’il a tenu jusqu'à la fin de la dernière reprise. Et que l'honneur est sauf car il a combattu vaillamment. Même si l'amitié lui coûte cher. Mais il se trompe sur un point. Si l'honneur est sauf, il n’a pas tenu jusqu’à la fin.

Une seconde, peut-être moins, avant que ne s'achève cette ultime reprise, l’arbitre inquiet des conséquences d’une si terrible correction, a arrêté le combat.

Battu par arrêt de l’arbitre alors que le match prenait fin !

Les haut-parleurs annoncent la victoire de Marcel Cerdan. Le soigneur s’active autour du malheureux vaincu. Les amis accourent murmurant des paroles de consolation qu’il ne comprend pas très bien tant sa tête est endolorie.

 

À travers le brouillard de sueur et de sang qui déforme son horizon, il reconnaît le fidèle Bourdon qui est là pour lui manifester sa compassion et lui tapote maintenant l'épaule dans un geste d’amitié impuissante.

 

 

  

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(*) Né le 22 janvier 1908, Al Francis est de huit ans et demi l'aîné de Marcel Cerdan.

 

 

 

Compagnie de Dragages et d'Entreprises Maritimes à Oran.

Fête de la saint Eloi patron des forgerons

 

Mon père est au centre près du compagnon de travail qui mange un morceau de pain.

 

C'était aux alentours de 1957-58.

 

 

 (Cliquer sur la photo pour l'agrandir)

La forge et son marteau-pilon - La Joliette - Marseille

L'entreprise "CMR" (Compagnie Marseillaise de Réparation) avait embauché mon père dans une équipe de forgerons après notre repli sur la Métropole en juillet 1962. À gauche, le chef de la forge, près de mon père qui porte des lunettes, et deux autres compagnons.

Un marteau-pilon identique équipait la forge de la Marine à Oran qui était plus connue sous le vocable espagnol de "La Marsa".

 

 

AL FRANCIS tenant dans ses bras les deux frères Bourdon.

À droite : Louis,
à gauche : Georgeot.

 

 

 

 

Les deux photographies et le texte ci-dessus sont extraits du journal d'Oran « Echo-Dimanche » du 27 novembre 1960. Sur la deuxième photo, celle du bas, Al Francis, qui porte les gants, est le 3ème à partir de la droite. Louis et Georgeot, les « deux petits boxeurs » sont assis sur les marches du ring.

 

  

ORAN - Arènes d’Eckmühl, 2 août 1936

AL FRANCIS, de dos, face à Marcel CERDAN

Il y a du monde sur les gradins pour assister à ce combat de boxe que mon père me racontait avec des yeux brillants de fierté et dans sa voix, si calme habituellement, des intonations particulières laissaient transparaître les émotions qui l'agitaient à l'évocation de ces souvenirs. C'est dire si je tiens tout particulièrement à cette photographie pourtant bien mal prise, la corde du ring venant masquer le visage de Cerdan et, en partie, celui de mon père. Mais qu'importe, ce document est tellement chargé d'histoire !

 

 

 

Il se laisse faire. Ils le soutiennent, tous ses amis, pour quitter son siège et descendre les trois marches qui conduisent du ring à l'allée, réservée aux sportifs, qui mène aux vestiaires et à la sortie.

 

Les arènes d’Eckmühl se vident dans un tumulte indescriptible. Ce boxeur inconnu a battu presque sans peine Al Francis, le champion d’Oranie et d'Afrique du Nord ! Ce dernier titre, il l’avait magistralement conquis en Tunisie, face à Bob Ali en l'expédiant d’une zocata (un crochet du gauche) par dessus les cordes.

Une heure auparavant, cela semblait impossible et voilà pourtant que l'impossible avait pris corps.

Il fallait cependant en prendre son parti.

 

Quelques années plus tard, au lendemain du 21 septembre 1948, la presse annonçait à sa une et en gros caractères la victoire par K.O. de Marcel Cerdan le bombardier marocain,(*) bien qu'originaire de Sidi-Bel-Abbès près d'Oran, face à l'américain Tony Zale.

Champion du monde des poids moyens ! Le jeune challenger d’Al Francis avait parcouru un chemin qui étonne encore un monde, y compris celui de la boxe, que l’on dit pourtant passablement blasé.

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(*) C'est le 16 décembre 1944, en battant le sergent Ralph Burnay aux jeux interalliés, que les américains le surnomment « le bombardier marocain ».

 

 

Autrefois, chez nous là-bas, je me souviens d'Al Francis, mon père.

 

Mon cœur a battu plus fort en découvrant dans « La vie sportive », rubrique signée d'André Sansano parue dans « L'Echo de l'Oranie » numéro 290 de janvier-février 2004, cet entrefilet :

« BOXE - Al Francis qui connut la célébrité dans les années 1930 au temps des Patricio, Nogales, Lopez, Brotons, Bob Omar, Nicolas etc..., croisa les gants avec Marcel Cerdan aux arènes d'Eckmühl le 2 août 1936, remplaçant au pied levé Kid Marcel, indisponible. Il fut battu par arrêt de l'arbitre. Ses moyens, sans doute, furent mis à l'épreuve car, en voulant perdre quelques kilos superflus pour entrer dans la catégorie des poids moyens, il s'infligea de faire l'ascension de Santa-Cruz en sautant à la corde. Son fils souhaiterait (mais il n'est pas le seul) connaître où se situait le Bois de Boulogne à Eckmühl (Oran) ».

 

Cet article reprend, en grande partie, le texte que j'avais envoyé par courriel, six mois plus tôt, à cette revue bimestrielle accompagnée de trois photos et de l'article de « Echo-Dimanche » figurant ci-contre. Je regrette que ces photos n'aient pas été publiées. Mon père le méritait bien et aurait été très fier qu'une revue traitant de souvenirs d'Oran et d'amitiés Oraniennes rapporte son combat contre Cerdan, photos à l'appui.

 

      

 

Quelle bonne et belle surprise, j'en suis encore tout retourné sans parler de ma femme qui a poussé un cri de joie en découvrant la rubrique d'André Sansano « La vie sportive » publiée page 35 du numéro 330 de septembre-octobre 2010 de « L'Echo de l'Oranie ». Deux photographies d'Al Francis accompagnaient le récit du combat que mon père mena contre Marcel Cerdan aux arènes d'Eckmühl à Oran (Algérie) le 2 août 1936.

 

Papa, tu ne serais pas peu fier de figurer en photo dans ce magazine « des amitiés Oraniennes ». Et moi, je peux le dire, je le suis pour toi.

 

 

À mon père, Al Francis, de la part de son fils, avec toute son admiration pour son courage, sa gentillesse, sa simplicité et sa tranquille bonhomie.

 

 

 

 

 Cerdan, l'homme aux mains d'argile

 Né le 22 juillet 1916 à Sidi-Bel-Abbès

 

 « Si je suis champion du monde, c'est grâce à vous. »

 

 

Mon père, Al Francis, ou la passion de la boxe

Mon père me parlait souvent des grands de la boxe de ces années-là où lui-même pratiquait le noble art. Il évoquait le nom de Cerdan, bien entendu, avec qui il avait croisé les gants en août 1936, mais aussi de Primo Carnera, un géant de plus de deux mètres, sacré champion du monde toutes catégories en juin 1933 et qui s’était converti par la suite en un redoutable catcheur. J'avais toujours pensé que Carnera était Espagnol et ce n'est que le 16 juin 2007, à l’occasion d’une rétrospective sur l’Italie des années 30 intitulée « Le photojournalisme italien » au cours de laquelle je suis tombé sur trois ou quatre photographies en noir et blanc de ce boxeur, que je me suis rendu à l'évidence : il était bel et bien Italien ! L'un des visiteurs du Pavillon populaire de Montpellier organisateur de cette exposition, lui aussi d’origine italienne, m’a affirmé que les convictions politiques de Primo Carnera lui avaient valu de sérieux ennuis de la part de Mussolini, le dictateur fasciste qui tenait les rênes du pouvoir à cette époque.

Mon père me parlait aussi de Paulino (il prononçait "Paolino") qui perdit aux points face à Carnera le 30 novembre 1930 dans un combat mémorable organisé à Barcelone. Dix mille aficionados de la boxe étaient venus soutenir leur champion ! Mais il évoquait surtout la mémoire de Jack Dempsey, champion du monde des poids lourds, que le Français Georges Carpentier, champion du monde des mi-lourds, combattit le 2 juillet 1921 avec un handicap de plus de 10 kilos. Le miracle ne se produisit pas, et ce combat historique se termina par la défaite de Carpentier par KO au 4ème round.

 

Curieusement, l’éloquent palmarès de Rocky Marciano ne suffisait pas pour faire partie de cette pléiade de boxeurs que mon père vénérait. Il est vrai que les années avaient passé, 1952 s’installait avec les balbutiements de la télévision et l'Américain Marciano, alignant 49 victoires dont 43 par KO, devenait champion du monde dans la catégorie des poids lourds en battant Joe Walcott par KO à la 13ème reprise. C’était une autre génération que celle d’Al Francis ! Mais cela devait-il suffire pour occulter aux yeux de mon père les mérites de cet athlète jamais vaincu ? J’avais alors 14 ans et, bien sûr, j’admirais Rocky Marciano et le manque d’intérêt de la part de mon père pour celui que je considérais comme étant le plus grand champion de boxe de tous les temps me surprenait énormément.

 

Après son combat contre Marcel Cerdan, mon père entraîna d’autres boxeurs tout en continuant de travailler dans sa forge de la Marine à la Compagnie de dragages et d’entreprises maritimes. Ce qui lui valait pas mal d’ennuis de la part de maman. Il rentrait tard et ce n’est qu’aux suppliques de mon frère aîné, que je n’ai pas connu car il est décédé avant ma naissance, qu'elle cédait et ouvrait la porte de l’appartement à mon père. C’était cela aussi la vie peu facile d’un forgeron amateur de boxe tentant de concilier les contraintes familiales, celles de son dur métier et de son rêve pugilistique !

Il me montrait avec une certaine fierté et les yeux embués de larmes les photographies de ses boxeurs (voir ci-dessus) et me racontait volontiers leur histoire : untel avait été pris et fusillé par les Allemands alors qu'il se cachait sous son lit pour leur échapper, d'autres s'étaient enrôlés dans l'Armée d’Afrique ou, c’était plus difficile, avaient rejoint De Gaulle en Angleterre. Mais tous s'étaient fait rattraper par la guerre. Je regrette infiniment que ma mémoire n'ait pas conservé les noms de ces humbles athlètes, amis de mon père et formidables héros à mes yeux d'enfant.

Dans la précipitation de notre exode, ces clichés ont malheureusement été égarés. Seuls les photos des deux fils Bourdon, l'ami de toujours et le supporter inconditionnel d'Al Francis, ont traversé les années grâce à un article de « Echo Dimanche » daté du 27 novembre 1960 (voir ci-dessus) montrant mon père, en sortie de ring, tenant dans ses bras les deux marmots, Louis et Georgeot.

Maman me montrait, c'était vraiment exceptionnel de sa part, les deux paires de gros gants rouges d’entraînement au combat et les petits gants noirs pour la frappe du sac de sable ou du punching-ball. Elle me faisait voir aussi, et toucher, et surtout essayer la coquille métallique gainée de peau de mouton qui protégeait le bas-ventre de papa quand il combattait.

 

Après la défaite de Cerdan contre Jack La Motta (1), toute la famille sauf maman qui détestait la boxe, ressentit une grande déception et c’est avec une espérance immense de revanche que nous accueillîmes la nouvelle de Cerdan prenant l'avion (2) pour reconquérir son titre qu’il avait abandonné à l'Américain à cause d'une blessure à la main. Ce n’était pas pour rien qu'il était surnommé « l’homme aux mains d’argile ». Notre joie se transforma brutalement en désespoir lorsque le magazine « Radar » annonça en première page l’accident des Açores et publiait un dessin de l’intérieur de l'avion montrant les passagers affolés par l’imminence de la mort, le tout surmonté du titre accrocheur : « Le drame du Paris-New-York - La fin tragique de Cerdan ».

 

Quoi qu’il en soit, un autre boxeur prenait la succession de Cerdan et, au sens strict du terme, relevait le gant. Nous avions mis tous nos espoirs en Laurent Dauthuille, poids moyens et challenger de La Motta. Nous étions mon père, moi-même et mon frère cadet dans la salle à manger cette nuit du 13 septembre 1950 (je n'avais que 11 ans) devant le volumineux poste de radio à lampes dont la couleur verte de l’œil magique nous indiquait la bonne fréquence, celle de radio Alger (3), qui retransmettait depuis les Etats Unis, le match qui devait venger Cerdan. Dauthuille menait aux points et la fièvre de la victoire probable du Français nous envahissait quand mon frère, qui n’en fait jamais d’autres, s’avise de marmonner entre ses dents, mais suffisamment clairement pour être entendu, que Dauthuille sera battu par KO.

Et il fut battu par KO au 15ème round ! ! !

Il faut avoir vu, comme je l’ai vu, mon père courir après mon frère autour de la table ronde qui trônait au milieu de la salle à manger en criant : « C’est de ta faute, tu lui as apporté la scoumoune ! »

Il prononçait comme nous tous et comme il se doit :  « chcoumoune ».

 

Laurent Dauthuille, « le Tarzan de Buzenval », n'a plus jamais fait parler de lui. Il est décédé, dans le plus total anonymat, le 7 octobre 1971.

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(1) Le 16 juin 1949.

(2) Le 27 octobre 1949. L’accident des Açores intervint dans la nuit du 27 au 28.

Il est annoncé dans le numéro 39 du magazine Radar daté du 6 novembre 1949.

Il est également annoncé dans le numéro 604 du magazine SPIROU daté du 10 novembre 1949 (que je lisais assidument).

Je poste, ci-dessous, l'entête du magazine ainsi que l'article concernant cet événement.

(3) Maman était une fidèle auditrice des pièces de théâtre policières de radio Alger dans lesquelles Marcus Bloch interprétait l'inspecteur Pluvier.

 

 

 

 

 

"France-soir" et "Le Patriote" du 29 octobre 1949 en font leur manchette. "France-soir" espère encore qu'il y ait des survivants. Quant à la violoniste Ginette Neveu, elle passe au second plan. C'est dire si la renommée de Marcel Cerdan était grande !

 

 

Vendredi, personne ne croit encore à la disparition de Cerdan. On est inquiet sur le sort du "Constellation F-BAZN", l'avion de Cerdan... Il y a aussi à bord la violoniste Ginette Neveu, son frère et 32 passagers ainsi que 11 hommes d'équipage. L'aérodrome d'Orly, avec tout son service technique, ses pilotes, ses services de transmission, est suspendu au bout du fil, au bout de l'onde, au bout des feuilles du télétype.

Qu'est-il advenu du F-BAZN ?

Trois personnes, dont deux mariés, sont priées de laisser la place à Cerdan qui a sollicité une priorité. Ce seront les trois seuls rescapés. Cerdan, lui, va à la mort.

La foule était dense à Madison Square, à New-York. Soudain une annonce est faite : Marcel Cerdan a péri dans la catastrophe des Açores. La foule, debout, entonne les hymnes nationaux français et américains. Au Versailles-Club, une boîte de nuit new-yorkaise, Edit Piaf chante "Adieu", la banale histoire d'un homme qui ne reviendra pas et d'une vie de femme qui se brise.

 

Hugues Nonn, journaliste à Radar

 

 

 

 

 

Le Mariage de mes parents

 

C'est ma grand-mère qui a confectionné

la robe de mariée de sa fille Antonia.

*   *

*

Au verso de la photographie du mariage
de mes parents, le photographe
a porté sa griffe "al hierro albo"
c'est à dire au fer chauffé au rouge.

PARIS-PHOTO

1, Rue H. Poincaré

Eckmühl - Oran

 

 

Au terme d'une vie simple et laborieuse, mon père, Al Francis, a bouclé ses bagages pour son dernier voyage en 1993. Il avait 85 ans.

Depuis le 24 mai 1995, ma mère, Mamita, partageait notre vie dans notre maison. Elle est décédée en 2004 d'un arrêt cardiaque. Elle avait près de 95 ans.

Dios los tenga en su gloria.

 

Comme mon père, ma mère est née en Espagne. Elle a rencontré mon père à Eckmühl (Oran, Algérie). Ils se sont mariés en l'église du Sacré-Cœur d'Eckmühl. 

Quatre enfants sont issus de cette union dont deux sont décédés en bas âge.

 

 

 

 

Diocèse d'Oran

 

 

Mon frère aîné, né à Oran et baptisé en l'église du Sacré-Cœur d'Eckmühl.

Décédé à l'âge de 6 ans et 2 jours.

 

 

 

Ma sœur aînée, née à Oran et baptisée en l'église du Sacré-Cœur d'Eckmühl.

Décédée à l'âge de 2 ans et 16 jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paroisse du Sacré-Cœur

d'Eckmühl

 

Les deux autres enfants, dont votre serviteur qui écrit ces quelques lignes,  sont toujours en vie.

Ils sont nés à Oran et ont été baptisés en l'église du Sacré-Cœur d'Eckmühl.

 

 

 

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« Entre phalangine et phalangette » : replié en Métropole, mon cœur reste en Algérie.

Je me sens encore et toujours partagé entre ces deux Mondes.