Ce vendredi 1er juin 2007, la Comédie donnait une fête à ses libraires et à ses écrivains. On reconnaissait là un artiste de cinéma, ici un ancien ministre dédicaçant ses œuvres. Mais ceux qui ont attiré mon attention et ma sympathie sont bien les anciens combattants contant leur guerre d'Algérie avec la singulière intensité de la vérité qui prend aux tripes.
Itinéraires et description de tous les stands de la divina Commedia !
Guillaume,
le petit-fils de Henry de Monfreid publie un bel ouvrage des
On
ne présente plus Teddy Alzieu. Sa volumineuse publication de photos
et de cartes postales de nombreuses
Raphaël
Delpard. Il n’a pas fait la guerre d’Algérie et il n’est même pas
Pied Noir mais aborde
À gauche, Frédéric-Jacques Temple, écrivain montpelliérain fils d'Emmanuel qui fut Gouverneur Général de l'Algérie. Sa barbe fleurie lui confère la prestance d'un prophète biblique (1). Il est en compagnie de Fabien Sanchez jeune écrivain parisien. À droite, un écrivain Afghan parlant parfaitement le français présente son livre "Afghanistan". _______________ (1) Le magazine "Montpellier Agglo" dans son numéro 20 de février 2014 se fait l'écho de la rencontre avec Frédéric-Jacques Temple pour saluer le prix Apollinaire 2013 qui lui a été décerné.
Deux sourires pour convaincre les visiteurs d'acheter ? Mais non ! C'est du naturel en or massif. De la sympathie à grandes brassées. Barbara ne me dementira pas. N'est-ce pas ? Quant à Jean-Claude Tardif, il est catégorique : il existe aussi des histoires d'amour (ses dernières nouvelles).
La toile des stands claque au vent et les visiteurs transis de s'y presser à l'intérieur en grand nombre.
Revoilà Moussa le touareg que j'avais déjà photographié sur l'esplanade en compagnie de son dromadaire lors de l'inauguration du musée Fabre. Il vend toujours ses disques pour construire l'école des sables. Son livre "Il n'y a pas d'embouteillage dans le désert" se vend aussi très bien. Souhaitons-lui bonne chance dans son entreprise.
... qui m'attend sous un parasol.
La consommation au "Jardin des glaces" est un vrai plaisir qui me rend le sourire...
... pendant que Georges le Roumain interprète au bandonéon une milonga (2) que chantait ma mère il y a bien des années :
« Adiós muchachos compañeros de mi vida Barra querida de aquellos tiempos Vengo ahora aprender la retirada Alejarme de mi buena muchachada... »
En contrepartie du cliché et de l’autorisation de le publier sur l’internet, Georges me demande quelques pièces de monnaie que je m’empresse de mettre dans le gobelet en plastique qui se trouve derrière lui, accroché à la sono.
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(2) Voyons ce que dit Nelida Rouguetto, une journaliste de la presse écrite et de la radio en Argentine. C'est un chercheur spécialisé dans la musique et les créateurs du tango. Elle est fondatrice d'institutions renommées comme « Gente de tangos » et « La casa del tango » :
« Le tango, comme toute manifestation d’art populaire, a des origines incertaines. L’empreinte laissée par la créativité de chaque artiste a été très importante. Il existe une documentation depuis environ 1850. À cette époque, Buenos Aires était seulement une « grande bourgade » et on y écoutait les accords des guitares et les chants des gauchos qui parvenaient à introduire des formes créoles que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « cielitos », « vidalas », « estilos », « milongas », et qui se mêlaient ensuite à d'autres sonorités qui arrivaient du fleuve, comme « la habanera », « le son cubain », des musiques qui faisaient le voyage aller et retour entre l’Espagne et Cuba et arrivaient avec les marins et les passagers dans le port de Buenos Aires. La musique des premiers tangos avait une tonalité gaie, picaresque et fanfaronne à l’image de ces hommes tendres (les gauchos) malgré leurs solitudes. Au fur et à mesure que se forgeait sa base musicale, naissait la danse avec ses « cortes » et ses « quebradas » que les habitants de Buenos Aires imprimaient à leurs mouvements cherchant à imiter les danses des noirs et des mulâtres qui habitaient la ville. Les premiers trios comprenaient : une guitare, un violon et une flûte ou un harmonica voire quelque mandoline. Les interprètes « à l’oreille » (des musiciens intuitifs incapables de lire une partition) étaient engagés pour jouer dans ces « maisons de danse » afin de divertir les clients dont s’occupaient « d'agréables jeunes filles ». Le piano existait déjà dans les foyers « riches » depuis les années 1800. A la fin du 19ème siècle, on l'introduisait dans les « maisons de luxe » comme celle de Laura Montserrat, mais les classes populaires ne pouvaient accéder qu’à la guitare. Il n’y a pas de documents qui permettent de préciser la date exacte de l'apparition du bandonéon, instrument d’origine allemande, qui devint le son que nous identifions comme « la voix du tango ». Depuis ses premiers accords anonymes, la musique du tango fut en constante évolution et en accord avec les changements techniques et sociaux de chaque époque. Des musiciens aux connaissances musicales plus grandes s’y intéressèrent. Les artistes du tango participèrent aux spectacles des théâtres et les premiers enregistrements, à partir de 1920, à travers la radio, entrèrent dans tous les foyers et plus tard avec le cinéma, par l’image et le son, augmentèrent leurs canaux de diffusion, et les musiciens, danseurs et chanteurs qui conquirent la reconnaissance populaire furent tous les jours plus nombreux. De nombreux tangos trouvèrent alors des auteurs de paroles et de musiques pour chaque type d'interprétation jusqu’à aujourd’hui. Les paroles des tangos avec leurs mélodies forment une unité esthétique qui permet à la voix de raconter les histoires. Et à partir de Carlos Gardel la façon de « chanter » le tango n’a cessé de se diversifier, tant chez les compositeurs que chez les chanteurs. Dans le genre du tango, l’interprète peut offrir son art avec une totale liberté sans jamais en dénaturer les origines tout en suivant son évolution. Les techniques actuelles permettent aux professionnels de rénover certaines idées sur cette « essence » artistique issue du peuple, réussissant à rendre visible le mystère d’un son d'hier avec un son d'aujourd’hui. »
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