Balade
dans Montpellier...
Une
cité entre tradition et modernité
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page
1 : la
veille, après-midi, sur la Comédie...

Le
temps était au gris ce jour-là quand sur la Comédie se
préparait
la fête de l’Occitanie.
Les tréteaux se montaient
fébrilement et les chapiteaux étaient fin prêts pour recevoir
les exposants.

L'une
des deux tours du podium partait déjà à l'assaut du ciel, masquant
en partie le théâtre.
La sonorisation aux appareils
sophistiqués faisait l’objet de toutes les attentions
du spécialiste.
Le
lendemain, samedi après-midi.
Du
Polygone à la Tarasque et à Gargantua...

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D’habitude,
je gare mon véhicule aux abords de la ville et ce n’est
qu’à l'issue d’une bonne vingtaine de minutes de marche
que je suis rendu au cœur de ville : l’Ecusson !
Ce
jour-là, nous étions venus voir la fête en famille avec
ma femme, ma fille et ma petite-fille. Il n’était donc
pas question d’une longue marche. Nous avons préféré
garer notre voiture au parking du Polygone.
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Un
samedi ! Et en plus un jour de fête sur la Comédie !
Le parking était pratiquement complet. Comme le montre
la photographie de gauche, le distributeur de tickets
indiquait que le P4 était complet, il ne restait plus
qu'une seule place au P3, deux au P2 et sept au P1.
Nous optons pour le P1 mais c'est avec difficulté que
nous finissons par trouver une place, un véhicule venant
juste de partir. Une vraie chance !
Nous
sortons du parking et prenons l’escalator du Polygone
qui nous conduit au rez-de-chaussée...

Voilà
! Nous y sommes. Comme nous nous y attendions,
il y a foule. Nous ne sommes pas les seuls
parents et grands-parents à vouloir montrer
aux enfants et petits-enfants toutes les
merveilles que recèle une fête qu’elle soit
de Montpellier ou d'ailleurs.
Nous
passons devant les Escaliers de la Ville,
l'immeuble qui abrite, entre autres, la
librairie Sauramps...
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...
et nous jetons un coup d’œil au niveau bas du Triangle
: il n'y a pas grand monde. Par contre, au rez-de-chaussée,
c’est la cohue ! Chacun se précipite vers la Comédie
toute proche. Nous distinguons, au loin, les chapiteaux
blancs des exposants. Il y a même, nous le constaterons
par la suite, un vendeur de merguez et de saucisses
braisées sur feu de bois : la fumée blanche au-dessus
des chapiteaux en témoigne.

Nous
approchons difficilement de l’Œuf tant la foule est
dense. Ah ! Enfin, un peu d'espace devant les indiens
joueurs de flûte. Encore quelques pas et, à notre droite,
ce tient, immobile, l'énorme, la surprenante, l'horrible,
l'inquiétante, l'abominable...

...
TARASQUE qui a déjà dévoré un enfant ! Son corps pend
lamentablement entre les dents aiguës du terrible dragon. La pauvre victime a perdu une
chaussure ! C'est totalement insupportable ! Une Tarasque
à Montpellier ! Nous ne sommes pourtant pas à la Pentecôte
ou à la Sainte-Marthe ! Nous pensions tous qu'elle
se cantonnait à Tarascon. Mais non ! Elle est bien là,
sur la Comédie, ses six grands pieds griffus en fil
de fer galvanisé bien plantés sur le pavé de notre chère
vieille ville !

Brrrrrr
! Qu'elle soit de face ou de profil la tête de la Tarasque
fait froid dans le dos !

Le
maître, il faudrait plutôt dire le serviteur ou
le pourvoyeur de la Tarasque, est aussi laid et inquiétant
que son fabuleux animal. Il a ouvert la tête de la Tarasque
et se précipite sur un enfant, mains gantées de blanc
et cheveux rouge vif pendant le long du corps ! Une
horrible vision ! L'enfant convoité essaie de se
dérober à l'étreinte mortelle...

... avec
succès mais, gueule grande ouverte, poussant un grognement
terrifiant, l'ogre a attrapé le bras d'une autre victime, une
jeune fille blonde qui se débat en vain, et qu'il entraîne à l'intérieur du corps
ventru de la Tarasque. Les parents accompagnent leurs
enfants dans la visite du ventre de l'animal mythique
: il vaut mieux être prudent !

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Laissons
la Tarasque digérer ses victimes, non seulement consentantes
mais ravies, et allons promener nos pénates du côté des stands.
Ils n'attendent plus que nous !
Celui du théâtre occitan "Gargamela
téatre" se trouve justement là, devant nous, avec ses masques accrochés sur l'avant de
la tente. Il présente au public des brochures et plaquettes
concernant Gargantua, fils de Grandgousier et de Gargamelle
comme chacun sait.
Gargantua,
c'est un lieu commun de le dire et encore
plus de l'écrire, naquit de façon
plutôt insolite. Mais laissons Rabelais narrer, avec
la truculence de son siècle, cet événement
car il assistait à cette pittoresque naissance
par le plus grand des hasards :
|
«
...
tant qu'elle (Gargamelle) engraissa d'un beau fils et
le porta jusques à l'onzième mois. Car autant, voire
davantage, peuvent les femmes ventre porter, mêmement
quand c'est chef-d'oeuvre et personnage qui doive en
son temps faire grandes prouesses, comme dit Homère
que l'enfant duquel Neptune engrossa la nymphe naquit
l'an après révolu : ce fut le douzième mois.
(...)
Dont
une sale vieille de la compagnie, laquelle avait réputation
d'être grande médecine et là était venue de Brisepaille
d'auprès Saint-Genou soixante ans avant, lui fit un
restrinctif si horrible que tous ses larrys tant furent
contractés et resserrés qu'à grand peine, avec les dents,
vous les eussiez élargis, qui est chose bien horrible à
penser : mêmement que le diable, à la messe de Saint-Martin
écrivant le caquet de deux Galoises, à belles dents
allongea son parchemin.
Par
cet inconvénient furent au-dessus relâchés les cotylédons
de la matrice, par lesquels sursauta l'enfant, et entra
en la veine creuse, et grimpant par le diaphragme jusques
au-dessus des épaules (où ladite veine se devise en
deux), prit son chemin à gauche, et sortit par l'oreille
gauche.
Soudain
qu'il fut né, ne cria comme les autres enfants : "Mies
! mies !", mais à haute voix s'écriait : "À
boire ! à boire ! à boire !", comme invitant tout
le monde à boire, si bien qu'il fut ouï de tout le pays
de Beusse et de Bibarais.
Le
bon homme Grandgousier, buvant et se rigolant avec les
autres, entendit le cri horrible que son fils avait
fait entrant en lumière de ce monde, quand il bramait,
demandant à boire. Dont il dit : " Que grand tu
as !" (supple le gosier). Ce que oyant, les assistants
dirent que vraiment il devait avoir par ce nom de Gargantua,
puisque telle avait été la première parole de son père
à sa naissance, à l'imitation et exemple des anciens
Hébreux. À quoi fut condescendu par icelui, et plut
très bien à sa mère. Et, pour l'apaiser, lui donnèrent
à boire à tire-larigot, et fut porté sur les fonts et
là baptisé, comme est la coutume des bons chrétiens.
Et
lui furent ordonnées dix et sept mille neuf cent treize
vaches de Pautille et de Bréhémont pour l'allaiter ordinairement.
»
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"Ô
mon Jeannot ! Ô ma Jeannette !" L'Occitan
est la langue de l'amour, une raison de
plus pour te couvrir !
Affiche
concernant une campagne de prévention contre
les MST réalisée par le Conseil de la Jeunesse
d'Oc.
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Des
espèces rares habitent notre territoire ? En effet,
quelle est cette bestiole à grande langue rouge et chapeau
vert ! Du jamais vu dans notre région jusqu'à présent
!

Carte
d'implantation des Instituts d'Etude de l'Occitan en
2006. En rouge les limites de l'Occitanie.
Les
Pyrénées orientales et Perpignan n'en font pas partie, c'est le
Pays Catalan !

(Cliquez
sur la photo pour l'agrandir)
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Panonceau
du Centre d'études cathares et, à droite,
le stand des Foyers ruraux pour la culture
occitane de la jeunesse.
en
page
2 : du "Total festum" à la fanfare et au cheval
occitan.
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