Balade
dans Montpellier...
Une
cité entre tradition et modernité
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Page
1 : deuxième partie.
Du square Emmanuel Robles,
avec visite virtuelle du musée de la France
en Algérie (1830-1962), au square Planchon et aux halles Laissac.
De
l'Hôtel
de Boussugues en rénovation à la maison natale
du peintre Frédéric Bazille, Grand
rue Jean Moulin.
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Je
ne peux manquer de présenter, rue de la
République, le bel espace vert dédié
à la mémoire d'Emmanuel Robles, doublé
d'un musée concernant l'Histoire de la France
en Algérie.


Robles
était à Oran ce que Camus était à Alger,
un homme de lettres "cousin solaire
de Dickens" qui écrivit
ses premières pages au collège Ardaillon.
Et j'en tire quelque fierté pour avoir,
moi aussi, comme beaucoup d'autres jeunes
Oranais, fréquenté cet établissement.
Il
faut savoir que "robles" veut
dire "chênes" en espagnol
et lui-même s'exprimait ainsi en 1961
dans "Jeunes saisons"
:
«
Un de mes voisins, M.
Epry, professeur au Lycée,
me parlait beaucoup de
l'Espagne qu'il visitait chaque été et parfois même aux vacances de Noël
ou de Pâques . Il avait passé quelque temps dans un village de Castille dont
le nom était « Los Robles ». Et de me révéler que ce nom signifiait « chênes ».
Du coup je m'intéressai passionnément à mes origines.
Je questionnai
le professeur. Il paraît qu'à l'époque des batailles contre les Maures,
les rois Catholiques avaient emmené derrière leurs chevaliers, les
rudes bûcherons de Castille dont les hameaux portent encore des noms comme
Los Robles, Robledal, Robledon, etc... Après la conquête de Grenade ces
soldats reçurent en donation des terres prises aux vaincus et laissèrent la
hache pour la charrue. J'étais l'un des descendants de ces rois de la forêt,
établis en Andalousie pour devenir
cultivateurs, bergers ou éleveurs
de troupeaux.
Tout cela m'enchantait.
J'imaginais la marche
des fantassins de Castille, la hache sur l'épaule, par les chemins arides.
Je rêvais à l'arrivée de ces hommes athlétiques et hirsutes dans les terres
aimables du Sud et à leurs violences en pénétrant dans les douces villes
arabes, ces paradis de fleurs, de palais aériens et d'eaux courantes...
Le Toni, à qui j'exposais l'affaire, ne montra aucun
enthousiasme. Lui s'appelait « Fuentes », ce qui signifie « Fontaines » et
il se trouva tout de suite un loustic pour remarquer : « en
sommes, toi, tu fais de l'eau ».
De ce jour, le Toni méprisa la
généalogie, l'étymologie et jusqu'à l'histoire d'Espagne affirmant que de
toute manière, il était français. Zouave, croix de guerre, héros du
Chemin des Dames et que « logiquement », son nom devrait se prononcer
« Fuinte ». Après tout Napoléoné Buonaparté
était bien devenu Napoléon
Bonaparte. »
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Pour
exprimer l'amicale complicité qui unissait le petit peuple espagnol
en espadrilles ou pieds nus ainsi que le respect porté
au père, je ne résiste pas à la tentation de vous soumettre
deux extraits de "Saison violente", un roman autobiographique
d'Emmanuel Robles, écrit en 1974
me semble-t-il.
La
saison violente c'était l'été oranais.
Voici
le premier extrait :
« ...
Fred m’exposait en détail son
projet. Il parlait sans presque faire de gestes, d’une
voix égale avec, parfois, une expression de malignité.
Son idée ? Utiliser nos lance-pierres, que nous appelions
des stacks, et que nous fabriquions nous-mêmes avec
des lanières de caoutchouc aussi épaisses que le doigt.
Dans les grandes circonstances nous les armions avec
des billes d’acier tirées de roulements à bille volés
dans les garages.
Fred
avait mon âge et ma taille. Il marchait pieds nus, comme
nous tous en été, pour faire durer les espadrilles.
Son crâne était tondu ras avec une courte frange sur
le front (1). Cette coupe passait pour empêcher les
poux mais, en même temps, se révélait économique. »
Et
le second :
« ...
Par
un détour, je rejoignais le chantier où travaillait
Francisco Perez, dit Paco, dont on affirmait qu’il souffrait
de dérangement mental depuis le jour où, au cours d’une
pose d'étrésillons le long d’un mur, celui-ci s’était
écroulé et l'avait enseveli. Tout en grimpant à l’échelle,
je saluais Khader et deux manœuvres arabes qui préparaient
le mortier. Quand j’atteignis la dernière plate-forme,
Paco m’aperçut et annonça mon arrivée en jouant les
muezzins : « Voilà le fils de Manuel el Rojo (le Blond)
», le son final prolongé à plaisir, une main en porte-voix.
On s’exclame, on me salue et malgré cet accueil de Paco,
un peu trop éclatant à mon gré, je suis heureux, je
m’épanouis d’orgueil. Ainsi moi, oui moi, j’ai un père
dont on se souvient en dépit des années. S’ils me reçoivent
avec sympathie, c’est que la plupart de ces hommes l’ont
connu, aimé, estimé, admiré. Sur ces visages brûlés
de soleil je retrouve, toujours intacte, la légende
de Manuel el Rojo, mon père (2), celui dont on dit qu’il
était courageux, gai, excellent compagnon, et qui était
parti mourir du typhus, au Maroc, à Casablanca, au bout
du monde, victime d’un temps de misère. Après
m’avoir serré la main, Paco empoigne de nouveau sa truelle
tandis que je reste non loin de lui, à l'extrémité de
l'échafaudage, dans l’étincellement fou qui m'aveugle.
À peine si, dans cette brume flamboyante, je distingue
les salines de Misserghin, Santa-Cruz et son fort, et
Mers el Kébir, presqu’île fantôme. »
___________________
(1)
La frange sur le front s'appelait "la chocha".
À l'instar de Fred, ma mère me faisait couper les cheveux
"avec la chocha" chez Luisico, le coiffeur du
quartier. (*)
(2)
Il
y avait peu de différence entre mon père et celui de
Robles. Mon père s'appelait Francisco, "Al Francis"
pour les aficionados de la boxe et Francis pour ses
amis. Il était forgeron, un métier
aussi pénible que celui de maçon. Surtout pendant les suffocantes journées
de l'été oranais où, au contact des flammes de la forge, la
sueur trempait son bleu de chauffe. (**)
(*)
Luisico est décédé
en 2005 à l'âge de 76 ans. Un autre pan de ma jeunesse
disparaissait avec lui.
(**)
Bleu de chauffe
: tenue de travail constituée d'une veste et d'un pantalon
de toile bleue.
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Musée
de l'Histoire de la France en Algérie
Visite
virtuelle du musée

Poussons
la grille du musée de
l'Histoire de la France
en Algérie (en la survolant
avec l'index de la souris) et
après avoir cliqué, le cœur
battant, pénétrons
à pas feutrés pour découvrir
ce qu'il pourrait proposer
à notre insatiable curiosité.
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Un
peu plus loin, à deux pas de la gare de Montpellier Saint Roch, le
square Planchon (1) encadré par la rue de la République, la rue Maguelone,
la rue Pagezy et la place Auguste Gilbert, dispense sous ses
arbres exotiques un peu de cette fraîcheur que recherchent tant
les promeneurs. Entrons...
(1)
La statue que l'on aperçoit entre les grilles du parc
a été vandalisée courant février 2015. Un "déséquilibré"
a coupé la tête du "joueur de flûte de pan"
et a fait subir le même sort à la brebis qui est
aux pieds du jeune garçon. L'on doit cette sculpture
intitulée "Le chant rustique"
au
ciseau de Georges Durand.
Cette œuvre plus que centenaire, surnommée "L'enfant à la flûte de pan",
date
de 1908.
Quand
sera-t-elle restaurée ?


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La statue "Le
chant rustique" a été restaurée ces derniers jours
(la photo a été prise le 9 mai 2015) et le petit joueur
de flûte de pan a retrouvé sa tête qu'un "déséquilibré"
avait coupée.
Une
nouvelle tête a également été collée sur le corps de
la brebis (on voit très bien la ligne un peu plus claire laissée
par le mortier au niveau du cou). Mais le sculpteur
aurait pu terminer son ouvrage en replaçant de nouvelles
cornes et de nouvelles oreilles à ce pauvre animal.
C'est bien dommage car sans ces attributs, il est assez
difficile de reconnaître une brebis.
Un
grand merci, tout de même, à la municipalité pour
cette restauration même si elle est incomplète.
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Gravée
sur
ce bloc de pierre, au pied d'un Copalme d'Orient (Liqidambar orientalis), une pensée
de Valéry Larbaud (Enfantines) : "Il
n'est pas très grand ce jardin ; mais il est beau comme ceux de
l'Asie Mineure".
C'est
en 1858 que les frères Buhler ont dessiné et planté
ce square, restauré par la ville en 1992.
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Cette
stèle, œuvre d'Auguste Baussan, a été érigée par les
agriculteurs
de l'Hérault à la gloire de Jules-Emile
Planchon qui sauva
la vigne française du Phylloxéra en introduisant
des cépages américains. L'inauguration
eut lieu le 9 décembre 1894 par M. Viger, ministre de l'agriculture.
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Après
cette courte visite, revenons sur nos pas pour
nous plonger dans l'effervescence des halles de
la place Laissac qui se trouvent en face de la Babote et à
une centaine de mètres
du parc Emmanuel Robles et du square Planchon.

Les
deux clichés ci-dessus, ont été pris le 29 août 2006. De
la rue de l'Ancienne Poste, nous apercevons,
au centre de la place Alexandre Laissac,
le très beau calvaire à l'immense croix
de bronze. Sur le cliché de droite les
halles Laissac et le parking en colimaçon.
La photographie est prise depuis la
place Laissac, côté rue de l'Ancienne
Poste. L'inscription "Halles de Paris" (et non pas halles
Laissac) barre la façade de l'immeuble qui abrite le magasin
"Shopi" remplacé actuellement, en 2014, par "Carrefour city".

Vue
générale des halles Laissac (en 2013
et 2006) et de la
croix au piédestal octogonal.
Au
secours ! Massacre à la bétonnière...
"Midi Libre" publiait le 11 novembre
2013 sous la plume de Yannick Povillon
un article, reprenant une idée du président
de la CCI, concernant le projet de remplacement
des halles Laissac par une construction
"fulgurante".
Ces nouvelles halles, sorte de lasagnes
en béton, seraient donc "étonnantes"
et "plus actuelles
que les actuelles". Nous voilà avertis...
Prudent
tout de même, le
journal montpelliérain proposait à ses lecteurs
de voter pour ou contre ce projet. J'ai
voté "contre" comme 56 %
des votants, 5 % ne se prononçant
pas. Il
y avait donc 39 % qui trouvaient ce
pavé de lasagnes "alléchant".
Les techniques architecturales modernes permettent
de réaliser les projets les plus abracadabrantesques.
J'espère que lors du futur chantier des
nouvelles halles Laissac le pire sera épargné
à notre bonne ville.
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On
respire ! La photo-pavé de lasagnes des nouvelles halles Laissac
serait "complètement irréaliste" (voir ci-dessus, en survolé, l'article
du "Midi Libre" du 25 novembre 2013). On connaitra le véritable projet,
confié à cinq architectes, vers la mi-janvier 2014. Avec, si
possible, un parking de plus de 50 places. Une centaine au
moins serait
plus en adéquation avec un quartier aussi attractif que celui de
la Babote.
Un
ardent souhait, cependant : que le projet qui sera adopté par
la Ville ne soit pas un copié-collé de la "Cité du corps humain", autre horreur architecturale d'un modernisme échevelé !
Croisons les doigts.
Autre
chose encore : les étals de Laissac seront installés, provisoiremnt, au cinéma Diagonal,
près de l'église Saint-Denis, en janvier 2015. Espérons que le parking situé à proximité sera gratuit pour
y faire nos courses.

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Le
projet marseillais de résille métallique retenu !
La
TV régionale du 13 janvier 2014 avait très brièvement
annoncé la nouvelle que reprend Midi Libre dans son
édition du 14. Mes craintes étaient fondées. Nous
aurons un "machin" délirant incrusté comme
une verrue au milieu d'un quartier qui ne mérite pas
ça. Montpellier défigurée pour 20 ou 30 ans.
Les
internautes donnaient leur opinion sur cette maquette
dans Midi Libre. Voyons leurs réactions : c'est un panier renversé
;
ça ressemble à une tortue ; c'est affreux ce truc et
ça va coûter bonbon ; beuuuuurk, quelle laideur ! Et
en plus ils vont supprimer le parking Laissac ! On attend
quoi pour faire un bon projet vert à Montpellier ; pourvu
qu'ils ne nous refassent pas la Cannebière, ou encore
le nord de Marseille ; on dirait un choux farci ou des
tripoux ; juste en face de la Babote, un grand n'importe
quoi ; plus c'est moche et mieux ça passe, etc...
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Pas
de commerces sans parking ni accessibilité ! Suite du feuilleton
Laissac :
"Midi
Libre" du 20 janvier 2014 rapporte les propos désabusés du
vice-président de la CCI qui estime que le stationnement reste "la préoccupation majeure des commerçants". En particulier aux halles Laissac, dont la rénovation sera confiée à l’architecte marseillais Gulizzi. Mais son projet tout juste désigné ne correspond pas du tout à ce que la chambre consulaire espérait, avec seulement 25 places pour les commerçants, contre 250 actuellement.
Le président de la CCI, s’interroge : "25 places ? Il manque un zéro à ce chiffre".
Réaction
de lecteurs de "Midi Libre" : "Attention les sous-doués ont encore frappé à Montpellier. Plus c'est moche et grossier et plus cela passe. Une des villes les plus pauvres de France, matraquée par les taxes, où il manque du stationnement en centre ville. Et on fait quoi ? On prévoit de démolir un parking de 250 places et un marché qui, s'il fallait les construire, vaudraient au moins 10 millions d'euros. Tout cela pour construire une lubie architecturale qui n'a pas de coût précis mais probablement aussi 10 millions d'euros.
Simplement absurde sans compter le coût de la démolition".
Une
lectrice : "Pourvu que le projet en question capote au dernier moment, pour moi ce ne serait qu'une très bonne chose, et je suis certaine que pour un très grand nombre de Montpelliérains aussi".
Un
autre lecteur :
"Je ne comprends pas cette mentalité de vouloir démolir ce qui existe et qui fonctionne pour y mettre à grand frais quelque chose de moins bien ! En plus, le parking Laissac s'il était simplement proprement rénové et entretenu n'est pas
vilain du tout. Il est représentatif de l'architecture des années 60-70 et comme pour l'art déco dans quelques années ont le trouvera génial
!"
Montpellier,
30 mai 2014 : Coup de théâtre, le nouveau maire, Philippe Saurel,
remet en cause la destruction et le remplacement du parking Laissac.

27
octobre 2014 : "Midi Libre" dans sa version numérique,
rapporte une interview du maire Philippe Saurel qui revient sur
la suite à donner au remplacement ou non des halles Laissac. Voici,
en substance, l'analyse de l'édile qui s'appuie, d'une part, sur
une étude récente de la structure des halles et, d'autre part,
sur l'envoi à l'échafaud du roi Louis XVI :
« ML
: Quelle est votre ligne concernant l'avenir des halles Laissac
?
Il
existe aujourd'hui une étude sur l'état du béton de l'édifice et
de la structure. J'ai pris connaissance de ses résultats au mois
d'août. Elle révèle que le parking est en très mauvais état. Il
ne peut pas être conservé en l'état. Les contraintes de sécurité
mériteraient, très largement, de fermer ce parking. Les halles sont,
elles aussi, en très mauvais état.
ML
: Faut-il comprendre qu'il faudra les raser et les reconstruire
?
Un
projet de reconstruction, avec un parking en sous-sol, coûterait
13 M€. On ne les a pas au budget de la Ville...
ML
: Quelle est la solution la plus probable ?
Il
faut choisir entre refaire ou ne pas refaire. Car le coût de halles
sans parking, c'est aussi 7 M€. Nous attendrons quelques mois, puis
il faudra prendre une solution durable et pérenne. Mais tout est
lié à la propre trajectoire des commerçants concernés.
ML
: Mais la démolition semble inévitable, quand même ?
Je
reprendrai ce qu'a dit Cambacérès, député de la noblesse, lorsqu'il
a voté la mort de Louis XVI : “Je vote la mort du roi, mais pas
tout de suite”. »
Dernière
minute : l'édition numérique de "Midi libre" du 13 juin
2015 annonce la déconstruction des halles Laissac qui sera lancée
en janvier 2016. Fin des travaux pour l'été 2016.

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Les
halles Laissac fin août 2006. Une croix métallique très ouvragée
reposant sur un piedestal en pierre attire notre attention.
Sera-t-elle la croix tombale des halles Laissac ? Il
semble, malheureusement, que cela en prend le chemin.
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Le parking Laissac compte 265 places.
Cliché
pris le 10 juin 2012 montrant l'autre face de la croix, les immeubles
et les commerces de la place Alexandre Laissac : la
superette "Carrefour city", la boulangerie-pâtisserie-chocolaterie
occultée par le piédestal de la croix, la fromagerie
Jean d'Alos et "Rose d'Asie", le traiteur
vietnamien. À gauche
de la photo, mais en dehors de son champ, le pressing
des halles puis la boutique de fleurs qui débouche sur la
rue Anatole France. Autrefois, à l'emplacement de "Carrefour
city", il y avait "Quercy" remplacé par
la suite par "Shopi" qui est devenu
"Carrefour city". En façade de l'immeuble
et en grande lettres couleur bronze, façonnées à l'ancienne,
la mention "HALLES DE PARIS".

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Sur trois des
faces du piédestal figurent des
pensées en latin. Sur la quatrième est
gravé :
"Les
empires s'écroulent, la croix demeure,
Les
sceptres se brisent, la croix demeure,
Les
couronnes tombent, la croix demeure."
Puis
vient une phrase en latin :
"Veritas
Domini manet in æternum."
(La vérité du Seigneur demeure
à jamais.)
La
phrase est extraite du Laudate
Dominum
Laudate Dominum omnes gentes
Laudate eum omnes populi.
Quoniam confirmata est super
Nos misericordia ejus
Et veritas Domini manet in æternum.
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Louez le Seigneur toutes les races
Tous les peuples louez-le.
Parce qu'il nous a accordé
Sa miséricorde
Et sa vérité demeure à jamais.
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Il
n'y a pas que les empires, les sceptres et les couronnes qui tombent
et se brisent, les halles Laissac aussi.
Avant
que la menace de la destruction des halles Laissac ne
se concrétise, voici quelques clichés pris par précaution le
12 novembre 2013 au matin alors que je me rendais
au Peyrou lieu de la manifestation des sociétés
équestres contre la TVA à 20 %





Clichés
pris le 21 novembre 2013 vers les 18 heures



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Les
halles Laissac emmaillotées. Les travaux de démolition sont
en cours.
Cliché
pris le matin du 8 mai 2016 sous un ciel de pluie.
En
survolé, la rampe et le parapet parmi les débris de béton.

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Le
12 Août 2016, les fières halles Laissac sont pratiquement
détruites. Au milieu d'un champ de ruines, la carcasse
de ce qu'était autrefois un lieu conviviale, émerge encore.
Les
halles meurtries font de la résistance...
Sur
la place, l'immense croix métallique est
protégée de la poussière, occasionnée par
la démolition des halles, par une tour enveloppée
d'une bâche grise suffisamment transparente
pour faire ressortir une forme ou plutôt
une sorte d'ombre de la croix.
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26
octobre 2016. Les
halles Laissac ne sont plus. Les engins mécaniques modernes ont
fait disparaître en très peu de temps un monument qui assurait la
vie du quartier : des commerçants pour notre alimentation et 265
places de parkings pour les clients et les touristes venant
en vacances à Montpellier. Attendons maintenant la nouvelle construction
qui remplacera les halles Laissac.

19
mai 2019 après midi. Voilà les toutes nouvelles halles Laissac.
Rondes et métalliques, chapeautées d'une espèce de verrière, ce
n'est pas d'une esthétique délirante d'une soi-disant avant-garde
comme je le craignais mais il faut l'avouer, ce n'est pas non plus
foudroyant de beauté...

À
dans 25 ans pour une nouvelle construction qui ne dénotera pas au
milieu d'immeubles en pierre du siècle passé.
Reprenons
notre promenade, appareil photo en main...

Au
33 de la Grand rue Jean Moulin le vantail d'un porche
est ouvert laissant apparaître un long couloir pavé
conduisant à une courette ornée de plantes vertes. Au
centre, sur un piédestal aux formes arrondies, une statue
de femme tenant
à la main droite une énorme lanterne. Sur le côté,
sous une arche en plein cintre (à voir en survolant
la photo) prend naissance...

...
l'escalier
à la curieuse rampe métallique dont le premier montant
est surmonté d'une sorte de fanal. Il dessert les étages
supérieurs qui sont d'une très belle facture, vraisemblablement de
la fin du XVIIIe.

Au
27 de la Grand rue Jean Moulin, l'Hôtel de Boussugues
est en restauration. Entrons en cliquant sur le porche...


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Continuons
notre flânerie. Le 51 de la Grand rue Jean Moulin raconte
une bien poignante histoire : le premier maire
de Montpellier fut guillotiné
pendant la Terreur !


L'intérieur
de l'immeuble.
Au
numéro 19, à l'angle de la rue Massane, derrière les
fenêtres de ce vieil immeuble, vécut Jean Moulin.

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Le
bel Hôtel où naquit Alfred Bruyas se
trouve également Grand rue Jean Moulin. Je
vous laisse faire connaissance
avec ce grand amoureux des arts et de
Montpellier.

Une
locataire ouvre la porte devant moi
et
m'autorise à entrer...
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Un
couloir conduit à une cour assez spacieuse mais plutôt banale. La
fontaine ne fonctionne plus depuis bien longtemps.

On
peut tirer de l'eau en utilisant le robinet qui se trouve dans le
coffret en bois près de la fontaine. Face à la fontaine, une porte
vitrée donne sur un bel escaler. La cage de l'ascenseur dépare le
hall mais son utilité n'est pas contestable : les patients d'un
médecin cardiologue, qui a son cabinet dans l'immeuble, s'en servent
pour ménager leur cœur.

Puis
l'Hôtel de Fourques où se réfugièrent les collecteurs
d'impôts en 1645 et, ci-dessous, le magnifique Hôtel
Périer, maison natale du peintre Frédéric Bazille,
considéré comme un des pionniers de l'impressionnisme.
C'est lui que l'on retrouve sur le tableau "Le
déjeuner sur l'herbe" peint par son ami Monet
qu'il fréquente assidûment avec Sisley
et Renoir peignant en commun une palette aux
couleurs claires illustrant leurs recherches sur
la lumière.
Il
meurt au combat en héros lors de la guerre de 1870
contre l'Allemagne de Bismarck.

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Poussons
la porte et entrons...
|

...
dans la cour de la maison natale de Frédéric Bazille
où se déploie un majestueux escalier. Les étages sont
soutenus par un arc en plein cintre.

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Le
balcon, à la rambarde sobrement ouvragée, est soutenu par
des corbeaux ciselés.
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Toutes les portes du rez-de-chaussée
sont en plein cintre avec agrafe lisse. À droite, une vue du balcon qui se raccorde
à l'arche en plein cintre, englobant une porte-fenêtre.

La
cour et le couloir menant à la sortie.

|
Sous
l'arche, tout au fond, une porte avec une
inscription "Passage". Vers quoi
? Vers où
?
|
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2 : la rue Richelieu par la rue Loys. Le tunnel sous la place de la Comédie.
L'Hôtel Baudan de Varennes
qui accueille les musées du vieux Montpellier et de Fougan, place Pétrarque.
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