Batman
et Robin au cinéma et à la TV 
Batman,
un mythe ! Inutile de rappeler que Batman
est un personnage de BD dont la création
remonte à 1938. Détective émérite, athlète
invincible, accompagné de Robin, Batman
nous ravit encore, petits et grands.
Dans
les années 40, deux feuilletons pour le
cinéma, les fameux "serials",
sont tournés en mettant en scène un Batman
en noir et blanc luttant contre des affreux
japonais. ABC, en 1966, en acquiert les droits
d'adaptation pour la TV. C'est une série
qui doit être pour adultes et enfants.
William
Dozier va avoir une idée qui fera de ce
Batman une série phare. Plutôt que de faire
un Batman sérieux, il traitera la question
à la manière "camp". "Camp"
c'est la façon de traiter une oeuvre de façon
tellement sérieuse qu'elle en devient comique.
Chaque dialogue, chaque situation, sans
véritables gags, transformera la série.
Elle sera en même temps très drôle pour
les adultes et restera fascinante pour les
enfants.
Un
crime se commet à Gotham City, le commissaire
Gordon, dépassé par les événements, fait
appel à Batman. A la résidence Wayne, Bruce
et Dick interrompent leurs activités, actionnent
un mécanisme secret et se laissent glisser
le long du batmat pour surgir, tout
habillés, en Batman et Robin dans la batcave.
Sautant dans la batmobile ils affrontent
le Joker, Pingouin, Catwoman ou Double face.
L'action est rapide et les gadgets, très
nombreux, ne laissent pas les spectateurs
sur leur faim. Batman est interprété par
un jeune acteur Adam West et Robin est incarné
par un gymnaste Burt Ward. Les bagarres
sont mémorables et sont rehaussées de bruitages.
Chaque épisode, en deux parties, se termine
par une situation désespérée pour nos héros
et se conclue le lendemain de façon heureuse.
La morale est sauve !
La
série démarre en janvier 1966 et déclenche
une vague de batmania à travers tous les
USA : ABC triomphe. En août 1966, la batmania
est à son comble. Un long métrage en cinémascope
crève les grands écrans. Il met Batman et
Robin aux prises avec quatre de leurs plus
terribles ennemis. De nouveaux gadgets sont
mis en scène, le batcopter et le batbateau,
qui agrandissent ainsi la panoplie déjà
importante des armes de nos deux héros.
Le mystère du batmat est enfin révélé. C'est
en actionnant le batchange qu'ils se retrouvent
costumés dans la batcave. Un mois plus tard,
la série reprend à la TV pour de nouveaux
épisodes. Les chaînes, désireuses d'augmenter
leur audience, lancent des clones de Batman.
On voit apparaître Captain Nice et un Mr
Terrific qui vole en battant des ailes.
Les séries bien connues comme "Des
agents très spéciaux" ou "Les
mystères de l'Ouest" sont orientées
"camp", elles aussi.
Les
seuls à ne pas rire sont les vrais fans
de Batman qui considèrent, à juste titre,
que cette série TV est une trahison d'un
personnage mythique. Las ! Pour profiter
de cette hystérie, la BD se met à ressembler
aux personnages du petit écran.
Après
quelques temps, l'intérêt pour les super
héros costumés s'émousse un peu. Dozier
ajoute, dans la troisième saison de Batman,
la craquante Batgirl qui est, en fait,
la fille du commissaire Gordon. Mais la
série ne repart pas et les batfans assistent
le 14 mars 1968 au dernier show.
La
batmania n'est plus qu'un souvenir et il
faudra attendre plusieurs années pour revoir
nos héros dans les salles obscures et, en
dessins animés, sur le petit écran.
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Les
premières séries de Batman
Dès
1943, Batman fait sa première apparition
sur les écrans avec un serial appelé simplement
"Batman". Les deux vedettes principales
étaient inconnues du public : Lewis Wilson
et Douglas Croft. Toute ressemblance avec
les personnages de BD était totalement fortuite.
En effet, le seul personnage qui les avait
suivi était Alfred, le domestique. Batman
était affublé d'une petite amie prénommée
Linda. Le seul intérêt du sérial était le
vilain, le Dr Daka, joué par le fantastique
J. Carroll Nash.
Cinq
ans plus tard, Columbia renouvelle l'expérience
avec un autre serial "Batman and Robin"
interprété cette fois par Robert Lowery
et George Ducan. Alfred avait disparu, mais
le commissaire Gordon faisait son apparition.
La
meilleure version de Batman demeure cependant
celle de Dozier en 1966.
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