Guerre
à la Terre
J’ai
fait la connaissance de "Guerre à la Terre",
en compagnie sans doute de plusieurs dizaines
de milliers d'autres petits Français, en
1945 dans "Coq Hardi". J'avais sept ans. À
cet âge, on est modelable, impressionnable,
il y a des choses qui vous marquent. "Guerre
à la Terre" me marqua. Et je pense que mon
goût pour la science fiction démarra avec
cette bande dessinée.
Marqué
par "Guerre à la Terre", je le serai, je crois,
toute ma vie. Mais frustré, je l'ai été
pendant une bonne vingtaine d'années, depuis
ce jour funeste de juillet 1961 où j’ai
dû quitter ma maison de la Cité Petit, abandonnant
tous mes illustrés, pour aller habiter au
centre-ville d’Oran pour cause de guerre
(encore une) en Algérie.
Perte
irréparable ! Avec ma collection de "Coq
Hardi", disparaissaient aussi des piles de
"Tarzan", "Bilboquet", "Zorro", "Ouragan le roi
de la brousse", "Big Bill le casseur", "Fantax"
ou "Nat le petit mousse" et bien d’autres
encore.
On
peut dire que "Guerre à la Terre" est une
vision spectrale de la deuxième guerre mondiale.
Mais dans le second épisode de "Guerre à
la Terre", qui parut en 1947-48, et fut cette
fois dessiné par Dutertre, qui signait Dut,
Marijac change de cartes, et joue celles
du pacifisme, de la réconciliation, avec
un vibrant armistice interplanétaire final
qui ouvre à la Terre dévastée de nouveaux
horizons.
Libre
adaptation
de "Avant propos" de Jean-Pierre Andrevon
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