Balade dans Montpellier...

Une cité entre tradition et modernité

 

 

 

 

14 juillet 2007, en milieu d'après-midi.

 

 Place Albert 1er où la chapelle Saint-Charles, désacralisée, dresse sa masse imposante.

La chapelle Saint-Charles a été édifiée par Jean Giral de 1751 à 1760.

Elle est classée monument historique depuis 1947.

 

 

Thierry Bec, un visiteur passionné d'architecture, apporte un complément d'enquête concernant l'édification de la chapelle Saint-Charles :

« Il semblerait qu'il y ait eu plusieurs intervenants successifs, soit :

   - deux maîtres-maçons et architectes élèvent le chœur de l'église sur les plans d'Antoine Armand entre 1680 et 1730.

   - Jean Giral fera la nef de la chapelle en 1751.

   - Jacques Nogaret reconstruira le chœur en 1753, mais il est nullement précisé si c'est une reconstruction partielle ou a novo.

En matière d'architecture, il est parfois bien difficile de retrouver ses petits. Dans le cas qui nous préoccupe, même si Nogaret a complètement rasé le chœur, doit-on pour autant lui attribuer la paternité de l'édifice, car la nef est au moins aussi belle que le chœur. Dans le cas contraire, il est bien difficile de savoir qui doit en recevoir la paternité. »

 

 

16 heures. L'exposition sur le "siècle des lumières" va ouvrir ses portes dans quelques secondes.

 

J'en profite pour faire des clichés des deux majestueux portails qui encadrent l'entrée.

 

 

De nouvelles précisions, très fouillées, sur l'édification de la chapelle Saint-Charles :

« J'ai poussé plus avant mes investigations sur la chapelle de l'hôpital général qui est placée sous le vocable de Saint-Bernard. Vous en trouverez ci-après le résultat. Vous piocherez les informations qui vous semblent nécessaires pour votre site et son livre d'or :

   - 16 octobre 1679, achat par Charles de Pradel, évêque de Montpellier, de l’enclos des Carmes abandonné en 1561 lors des guerres de religion.

   - 21 octobre 1679, signature des plans et du devis par Antoine Armand et Jacques Cubisolle (ou Cubizole).

   - 19 décembre 1679, Antoine Armand, Jacques Cubisolle, Jean Savy Jeune, Jean Armand et Barthélémy Cubisolle prennent à prix-fait (forfait) la construction.

   - samedi 6 janvier 1680, bénédiction de la première pierre.

   - 1680, travaux du chœur et de la coupole sur les plans d'Antoine Armand.

   - 1744, seul le chœur, encore dépourvu de la voûte, est construit.

   - 27 septembre 1751, Jean Giral se voit confier l’achèvement des travaux.

   - 13 octobre 1751, pose de la première pierre de la nouvelle nef.

   - 1751, poursuite des travaux de construction de la nef à deux travées avec deux étages de tribunes voutées en berceau à lunette et d’une nouvelle façade.

   - juillet 1753, Jean Giral atteint de la goutte cède son poste d’architecte de l’hôpital à Jacques Nogaret. Les travaux listés ci-dessus sont inachevés au décès de Jean Giral (le 6 juillet 1755).

   - 26 octobre 1753 devis de Jacques Nogaret pour la construction du sanctuaire devant remplacer le chœur et pour la prolongation de la nef qu’il couvre d’une coupole ovale plus deux chœurs formant le transept bas, les deux chapelles en berceau surbaissé.

   - 29 septembre 1755, réception des travaux.

   - 30 mai 1756, consécration de la chapelle par Mgr de Villeneuve.

   - 1759, Pierre Dumas sculpteur marseillais est contacté pour orner la façade mais le programme iconographique (sculpture de la religion et la charité sur le tympan du fronton qui surmonte l’entrée principale, mise des chapiteaux inférieurs dans l’ordre ionique pour placer deux médaillons de part et d’autres de la porte représentant les têtes de saint-Bernard et saint-Charles Borromée) ne sera jamais réalisé car les administrateurs de l’hôpital craignaient de voir son coût mal perçu par la population.

   - 1947, classement à l’Inventaire des monuments historiques.

Par ailleurs, j'ai lu que ...les devis et prix-fait d'Armand développent les principales dispositions utilisées par Giral..., puis ...Nogaret, selon le projet de Jean Giral auquel il reste fidèle...

Étant donné que Giral et Nogaret se sont inspirés d'Armand, il serait logique d'écrire que ce dernier est larchitecte le plus important de la chapelle.

Thierry Bec

 

NB : mes sources sont :
   - Montpellier monumental tome I.
   - Montpellier au passé recomposé.
   - Montpellier II architecture publique.
   - Montpellier notre ville (novembre 2003).
 »

 

     

Le chapiteau des portails comporte, outre les armoiries de la ville de Montpellier, entre deux feuilles d'acanthe, surmontée d'une couronne crénelée de baronnie, une inscription qui est encore très visible sur celui de gauche "Hôpital général" en lettres majuscules et en relief.

C'est Louis XIV qui commanda en 1678 par lettre patente, l'édification d'une institution pour regrouper les pauvres et les indigents. La construction de l'Hôpital général débutera deux ans plus tard.

Les lettres "HG" pour "Hôpital Général" figurent dans des cercles sur les vantaux de la grille métallique.

Contrairement à ce qui se voit couramment, la lettre de droite figurant sur les armoiries de la ville, comme sur la porte d'entrée de la crypte Sainte-Marie, n'est pas un "M" (pour Maria) mais la lettre grecque "oméga" (la dernière lettre de l'alphabet grec), celle de gauche serait alors la lettre "alpha" (la première lettre de l'alphabet grec). Les deux rappelant la parole du Christ : "Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin".

 

La salle et son tambour d'entrée. Une grande tenture sombre masque une ouverture dont on a un aperçu, côté place Albert 1er, sur la première photographie.

 

Tout autour de la salle, qui était autrefois le chœur de la chapelle, sont disposés des panneaux concernant les points importants du XVIIIe siècle, celui des lumières, en rapport avec la ville de Montpellier. Au milieu, une magnifique pièce de collection : un télescope de Grégory.

 

   

 

Le télescope de Grégory et son affichette explicative ci-dessous.

 

 

 Deux clichés montrant les détails des mécanismes du télescope.

 

   

 Les statues des saints n'ont pas été enlevées. À gauche, la statue de sainte Thérèse. À droite, saint Charles.

 

 La statue de saint Roch avec son chien. Derrière le pilier...

 

   

... un tableau encore en bon état. J'ouvre la grille d'une chapelle latérale...

 

   

 ... où se trouvent, au-dessus d'un autel, une descente de croix  et sur le côté, dans une niche à la peinture écaillée, la statue de la Vierge de Lourdes.

 

   

Dans un recoin, un confessionnal, sans sa tenture, semble attendre un pénitent. Je sors de la chapelle pour retrouver la salle principale...

 

     

 ... où se trouvent trois dalles évoquant en latin des personnages importants, vraisemblablement des évêques.

 

   

Dans la chapelle qui fait face à la première, une belle statue d'une religieuse accompagnée d'une enfant, sans aucune inscription.

 

Je ressors de cette chapelle servant de dépôt de matériels divers et je rejoins de nouveau la salle principale.

Cliquez sur la photo pour l'agrandir

 

   

 

 

 

 

  

 

   

 

   

 Deux types de quart de cercle, sorte de sextant, qui servaient à mesurer la hauteur des étoiles dans le ciel.

 

 

La visite s'achève une bonne heure plus tard. À l'extérieur, le soleil radieux du Midi illumine Montpellier.

 

Profitons-en pour visiter les alentours : le collège Clémence Royer, le Verdanson et, un monument presque oublié, la Font Putanelle...

 

 

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